Fin mars, alors que nous débutions à peine notre confinement, la Chine pouvait quant à elle autoriser ses citoyens à sortir à nouveau. Quelques jours après la levée des interdictions, les administrations communales chinoises voyaient affluer les demandes de divorce. Et la raison était pour le moins simple: le confinement strict, qui a provoqué nombre de tensions et de conflits au sein des couples. Chez nous, la Fédération des notaires de Belgique a également constaté une augmentation des demandes de divorce. Marie Tapernoux, sexologue et thérapeute de couple, nous explique pourquoi et tempère cette augmentation.
Comment les couples ont-ils vécu le confinement ?
La spécialiste a fait le bilan des trois mois de quarantaine et nous explique comment les couples belges ont vécu cette période on ne peut plus particulière.
Pendant trois mois, les couples ont vécu en mode collé-serré. Ont-ils considéré cela plutôt comme des retrouvailles, ou des difficultés sont-elles nées?
À mes yeux, cela n’a pas créé de réels problèmes supplémentaires au sein des couples. Certes, le début du confinement fut compliqué, surtout parce que l’on vivait une situation inconnue et que le stress était assez présent. Par contre, il a mis en lumière ce qui n’allait pas… et ce qui allait bien aussi!
En fait, ce confinement a eu comme un effet révélateur: les couples et les familles ont été confrontés à leur propre réalité, sans possibilité d’échappatoire.
Pour les couples qui fonctionnaient harmonieusement avant le confinement, il n’y a aujourd’hui pas de gros soucis. Et même si retrouver une certaine liberté fut un soulagement pour tout le monde, certains ont pu profiter d’une meilleure qualité de vie de couple, et se retrouver. Par contre, pour ceux qui étaient déjà en difficulté avant (voire au bord de la rupture), les choses ne se sont pas améliorées, bien au contraire! Le confinement a même accéléré les choses: certains couples qui allaient mal n’ont simplement pas supporté de vivre ensemble 24 heures sur 24, d’où cette hausse de divorces.