Therapie de couple
23 décembre 2021 Psychologies.com

Familles recomposées : comment prendre ses marques dans la maison de son conjoint ?

Emménager dans la maison de notre conjoint et de nos beaux-enfants est une étape stressante. Pas facile de trouver sa place dans un environnement qui n’est pas le nôtre. Les questions se bousculent, les doutes s’installent. Marie Tapernoux, thérapeute de couple, nous explique comment arriver dans notre nouvelle maison en toute sérénité.

1. Instaurer une confiance avec notre partenaire

Alexandra s’apprête à emménager dans l’appartement de son compagnon, Julien, papa de deux enfants âgés de 10 et 7 ans. « C’est un vrai changement pour Julien, ses fils et moi. Mais tout le monde est prêt pour cette nouvelle vie à quatre. Je suis à la fois ravie et pleine de craintes. Même si je connais très bien mes beaux-enfants, j’ai peur de mal faire, de ne pas être à ma place ». Alexandra peut être rassurée, elle se trouve dans un scénario idéal. Les présentations ont été faites, elle a été adoptée par les fils de Julien. 

Mais une fois dans la maison, le couple doit instaurer un climat de confiance dans lequel le beau-parent a le droit de faire des remarques aux enfants. « Cela doit être accepté par l’autre. Tout le monde vit à présent sous le même toit. Ce lieu est celui de l’adulte et de l’enfant » indique Marie Tapernoux, thérapeute de couple. Bien sûr, les remarques du beau-parent doivent se faire dans la bienveillance et la non violence. Les deux partenaires sont alors sur le même pied d’égalité. Ni l’un, ni l'autre ne va se taire et subir.

« Pour avoir vu des couples en thérapie, il est préférable de laisser le partenaire s’impliquer au quotidien dans l’éducation de ses beaux-enfants que de ne rien faire. Dans ce cas, c’est encore pire ».

2. Anticiper la répartition des tâches à la maison

« Quand on cohabite, il y a inévitablement des choses à faire. Souvent, l’un des deux conjoints s’implique plus que l’autre. Oui, le beau-parent arrive, mais ce n’est pas à lui de tout prendre en charge. Il faut alors agir en prévention ». Comment faire ? Avant l’emménagement, il est important d’établir un plan pour organiser cette nouvelle vie à la maison. Nous pouvons discuter avec notre partenaire de la répartition des tâches domestiques, de la préparation des repas… Le maître mot est l’anticipation.

« Plus on imagine en amont les situations problématiques, mieux ce sera. Il y a dès le début des règles et des compromis » détaille Marie Tapernoux.

Si nous envisageons d’emménager avec notre conjoint et nos beaux-enfants, nous pourrons nous tester pendant les vacances. Elles font office d’exercice et de mises en situation. 

3. Laisser des moments solo à notre conjoint

L'arrivée du beau-parent reste perturbante pour un enfant. Il ne verra plus son parent seul. L’autre partenaire doit alors savoir se mettre en retrait. Une situation qu’Alexandra a déjà anticipée : « Je suis consciente qu’il y aura des moments où Julien devra être seul avec ses garçons. Ils en auront besoin pour se retrouver ». Marie Tapernoux propose d’instaurer des rituels durant lesquels le parent partage un moment privilégié avec ses enfants en tête-à-tête. Cela peut être durant la mise au lit par exemple. Un instant intime et important. « Il ne faut pas que le beau-parent se sente exclu. Il ne doit pas oublier que l’enfant doit être rassuré, il peut vite penser que toutes les activités se feront avec le beau-parent, alors que non ». Le couple doit lui aussi se retrouver et prendre soin de lui. « Durant la semaine où les enfants ne sont pas là, on peut aller boire un verre, manger au restaurant. On cherche à se reconnecter ». 

4. Et si la cohabitation se passe mal ? 

Alexandra redoute de voir sa relation avec ses beaux-fils se dégrader. « J’ai toujours tendance à imaginer le pire. J’imagine des scénarios pas très joyeux : que les enfants me rejettent, qu’ils me tournent le dos. J’ai peur que rien ne se passe comme prévu ». La vie de famille recomposée peut s’avérer difficile. Si la situation devient beaucoup trop critique, Marie Tapernoux conseille de réunir toutes les personnes concernées autour d’une même table. Le but ? Que chacun s’exprime.

« C’est le moment de dire ce que l’on ressent, ce qui va bien ou au contraire ne va pas bien, ce qui doit être amélioré. Des solutions et des compromis pourront être trouvés ».

Enfin, nous pouvons échanger avec d’autres familles recomposées pour trouver de l’aide et des pistes pour une vie en communauté plus apaisée.

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