Au 1er janvier 2020, au moment de se souhaiter les bons voeux, nous n'aurions jamais imaginé que l'année à venir allait être particulière, éprouvante et difficile. Nous nous souhaitions la santé, l'amour, le bonheur en s'embrassant, s'enlaçant et s'étreignant. Un an plus tard, la fête a un goût amer.
Difficile de tirer du positif de cette année 2020. Notre vie sociale a été fortement fragilisée. Nous avons vécu une grande partie de l'année confiné, nos contacts avec notre famille et nos amis ont été empêchés. La solitude des célibataires a été mise à rude épreuve, les couples ont été testés. Certains doivent vivre 24h/24 ensemble, tandis que certains sont séparés et n'attendent qu'une chose : se retrouver. Comment se nourrir de cette crise sanitaire pour aborder 2021 avec optimisme ? Marie Tapernoux, thérapeute et sexologue de couple, nous livre quelques pistes.
Notre bonheur ne dépend que de nous
La crise nous aura appris à toutes et à tous quelque chose d'essentiel : nous n'avons pas besoin de l'extérieur pour se sentir heureux et épanouis. "Cela peut paraître un peu philosophique, mais si on est bien avec soi-même, une crise sanitaire, oui c'est compliqué, oui c'est épuisant, cela fait peur, mais nous sommes moins dans une demande, dans l'attente, dans la frustration et l'angoisse. On identifie que le bonheur provient uniquement de nous". Pour 2021, on reste dans ce même état d'esprit, ne rien attendre des autres pour ne pas être déçus, mais se concentrer sur nos attentes et besoins pour nous rendre plus heureux.
L'action collective commence par soi-même
Durant cette grande partie de l'année 2020, nous n'avons pas été "ensemble" à proprement dit. Mais chacun, à notre niveau, celui de l'individu, nous avons pu agir sur la collectivité. "C'est intéressant de se dire que nous avons tous un pouvoir d'action. C'est par là que tout commence, que tout se bâtit.
Que ce soit une crise sanitaire, une crise climatique, nous pouvons agir à notre portée.
Même si nous avons l'impression que les choses n'ont pas changé, si, elles ont changé. Nous l'avons vu, quand nous avons été plus prudents et en confinement, les chiffres sont descendus. C'est plus tard que nous réalisons que des choses ont évolué positivement. Cela donne de l'espoir".
Savoir prendre le temps
Avec la crise sanitaire, nous avons été forcés de marquer un temps d'arrêt dans notre vie. L'occasion de se reconnecter à soi-même, mais surtout prendre le temps. Marie Tapernoux explique : "Nous nous sommes reconnectés à ce dont nous avons besoin, ce qui nous convient ou pas. Nous avons repris un rythme, mais il n'a rien à avoir avec celui d'il y a un an. Nous sommes forcés de travailler à la maison et d'être avec soi-même". Prendre le temps, c'est aussi prendre conscience de ses valeurs, de réaliser un retour aux sources et à l'essence des choses.
"Il faut savoir tirer des leçons et donner du sens aux choses plutôt que d'être dans une colère. Cette colère ne va rien changer".
Ouvrir les yeux sur certaines relations
"Cette crise a été bénéfique car nous réalisons combien il y a des choses futiles. Et puis il y a le reste : l'essentiel". Les futilités, le superflu ne s'arrêtent pas au matériel. Des actions n'ont soudainement plus la même utilité aussi. Nous avons réalisé que certaines relations n'étaient pas vitales ou polluantes. "Nous avions le nez dans le guidon, nous continuions de les voir parce nous n'avions pas le recul nécessaire. Avec le coronavirus, nous avons réalisé que cela fait du bien de ne pas se forcer à voir des gens que nous n'avions pas envie de voir !".
La qualité des moments, plutôt que la quantité
Avant 2020, nous passions de nombreux moments avec nos amis. Nous pouvions les voir plusieurs fois par semaine, sans forcément se rendre compte de l'importance de l'instant. À présent, ce n'est pas la quantité des moments passés qui compte, mais bien la qualité. Aussi bien dans les relations amicales qu'amoureuses. "Nous nous investissons autrement dans la relation à l'autre. Mais surtout, nous nous rendons aussi compte de la richesse des moments partagés".