Cette sensation est souvent décrite en consultations, à l’image d’un mode d’emploi perdu qui laisse souvent pantois et fragilisés bon nombre de partenaires.
Concrètement, pourquoi ce blocage ?
Par peur du rejet de l’autre, ou de paraître maladroit, inadéquat ou encore par crainte du jugement négatif, les personnes souffrant de timidité sexuelle en arrivent à douter de leur propre désir ou de leurs compétences en matière de sexualité. Elles peuvent ne plus savoir comment s’y prendre, quoi faire, ni quand le faire… alors elles remettent au lendemain, ou se disent qu’une fois qu’elles seront plus reposées, moins stressées, qu’avec quelques kilos en moins, ou une fois en vacances, elles trouveront l’inspiration et le courage d’oser. Sauf que, le moment venu, elles n’y arrivent toujours pas…
Ces ressentis arrivent généralement dans le cadre de relations longues, là où les habitudes ont déjà pris leurs marques, où les choses sont considérées comme plutôt acquises, où l’audace des premiers mois a pris la poudre d’escampette.
Le risque est alors de laisser la distance s’installer au sein du couple, le malaise pouvant devenir de plus en plus palpable, perçu tant par celui qui n’ose pas que par celui qui aimerait que l’autre initie. Des reproches peuvent alors pointer à l’horizon, et il suffit d’une goutte d’eau pour que le vase déborde.
Comment faire pour débloquer et inverser ce cercle vicieux ?
Attendre que cela se résolve tout seul est un leurre, comme c’est le cas d’ailleurs dans la grande majorité des situations difficiles. Il est important que vous puissiez reconnaître qu’un blocage s’est installé et qu’il risquerait bien de prendre de plus en plus d’ampleur si vous le laissez se déployer.
Autant la sexualité peut être spontanée et légère en début de relation, autant elle peut devenir plus délicate et témoigner d’un manque de confiance en soi au fur et à mesure que la routine se met en place.
Face à ce constat, parler de son désir, de ses envies peut faire peur, beaucoup plus avec quelqu’un que l’on aime qu’avec un partenaire d’un soir par exemple.
Il faut donc y aller progressivement, en sortant petit à petit de sa zone de confort : Pour beaucoup, il est plus facile d’aller vers l’autre par les gestes plutôt que par les mots, raison pour laquelle les rapprochements sensuels au travers de caresses, de massages, de câlins permettront déjà une approche en douceur. Il est fort à parier que votre partenaire sera déjà plus réceptif, donnant alors le change à son tour. Une fois cette étape dépassée, et après s’être retrouvés au travers du toucher, les craintes laisseront alors beaucoup plus facilement place au désir réciproque.
Vous commencez à me connaître : le dialogue sera ensuite la deuxième étape importante dans ce processus de reprise de confiance.
En mettant des mots sur les craintes que vous avez pu ressentir précédemment, votre conjoint ne pourra que mieux comprendre ce qui s’est joué, et probablement qu’il en sera lui-même rassuré.
Car n’oublions pas que pour la personne qui initie toujours les approches sexuelles, des doutes de ne pas être désirable ou suffisamment attirant sont présents dans la grande majorité des cas. Vous pourrez alors vous rassurer mutuellement, et, peut-être même, en profiter pour exprimer à l’autre vos envies respectives et peut-être nouvelles.
Et c’est à ce moment que le cercle vicieux s’inverse inexorablement en cercle vertueux : une fois rassurés par ces échanges, une reprise de confiance mutuelle peut se réinstaurer, témoignant d’une plus grande complicité, de plus de légèreté, et donc d’une plus grande spontanéité.
Les peurs sont alors dépassées, laissant place à une émotion retrouvée : l’audace !
Alors qu’attendez-vous ? Conseils d’une sexologue…